Depuis 2015, grâce à la loi portant sur le code des assurances, le secteur assurantiel en RDC s’ouvre à un nouveau champ des possibles. Ce marché à haut potentiel est en voie de renaissance. Le secteur des assurances représente un gisement d’opportunités pour la diaspora congolaise. C’est aussi un moteur de croissance incontournable pour le développement économique du pays.
Des défis et un secteur à construire à l’échelle du continent
L’Afrique représente 15 % de la population mondiale, mais seulement 1,5 % du marché global de l’assurance.
Cependant, de nombreux facteurs plaident en faveur d’un essor rapide du secteur :
- le dynamisme économique du continent
- l’émergence de classes moyennes
- le développement de nouveaux modes de distribution des produits
Ces différents éléments sont néanmoins conditionnés à de bonnes pratiques économiques :
- une gouvernance saine des sociétés d’assurances
- la formation du personnel
- l’adéquation des offres aux besoins locaux
Le contexte des assurances en RDC
Pour un pays de près de 2,5 millions km2 et une population de 85 millions d’habitants, le secteur assurantiel représente une source importante de souscriptions de primes d’assurances.
Le chiffre d’affaires actuel ne dépasse pas 100 millions USD alors que le potentiel réel est estimé à 800 millions USD à court terme. A l’horizon 2027, la somme pourrait représenter entre 3 et 5 milliards USD.
Longtemps fermée aux investisseurs étrangers, l’assurance en RDC a été longtemps monopolisée par la Société Nationale d’Assurances (SONAS). Cet acteur étatique unique était ainsi le seul habilité à souscrire des risques dans le pays. Et ce depuis sa création en 1968.
Avec la promulgation de la loi 005/2015 portant Code des assurances, le marché est ouvert à d’autres acteurs aussi bien nationaux qu’étrangers.
L’ouverture du marché des assurances en RDC s’est concrétisée en 2016. Cette année voit la création de l’Autorité de Régulation et de Contrôle des Assurances (ARCA). Il s’agit d’un organisme de contrôle, chargé de piloter la réforme du marché congolais. Pas moins de 16 assureurs ont, en 2017, annoncé leur intension de s’installer au Congo.
En avril 2019, l’ARCA a accordé des agréments à trois sociétés d’assurances :
- Rawsur Life et Rawsur RDC, toutes deux filiales de la banque congolaise Rawbank
- Activa Assurance RDC, filiale du groupe camerounais ACTIVA
- Société Financière d’Assurance du Congo (SFA)
En mars 2020, le régulateur délivre trois nouvelles autorisations à :
- SUNU Assurances IARD
- Mayfair Insurance Congo
- Global Pionner Assurance (GPA)
Au 30 juin 2020, le marché des assurances en RDC compte donc huit compagnies d’assurances, dont la SONAS qui s’est vue accorder par l’ARCA une période d’adaptation. Notamment pour lui permettre de s’adapter au nouvel environnement réglementaire.
Que préconise la loi de 2015 sur les assurances en RDC ?
Pour favoriser un climat économique favorable au secteur des assurances en RDC, différentes pratiques sont ainsi recommandées :
- l’ouverture du marché à la libre concurrence
- la mise en œuvre d’un régulateur unique pour tous les opérateurs du secteur
- l’introduction d’une gamme d’assurances obligatoires (RC automobile par exemple)
- une meilleure gestion des recours entre assureurs
- la mise en place d’un système d’indemnisation des préjudices corporels
- la création d’un fonds de garantie destiné aux victimes d’accidents de la route causés par des personnes non assurées
Assurances et innovation : le boom du digital
L’investissement dans la digitalisation des services d’assurances semble la clé d’un développement à long terme. La pandémie de Covid-19 a augmenté la demande pour le numérique et les services à distance. L’utilisation des services bancaires en ligne devrait s’accroître de 20 à 40% après la crise. La pratique du paiement par mobile est alors un indicateur clé de croissance (retrouver notre article sur le transfert d’argent). Le digital est un levier puissant pour booster le secteur.
S’assurer grâce à son téléphone mobile ? Certainement le canal privilégié des assurances en RDC pour les années à venir.
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