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La rumba congolaise, patrimoine de l’humanité

La rumba est dans l’ADN de la culture congolaise. Elle est à la fois une danse et un genre musical. Populaire dans les zones urbaines des deux Congos, elle est devenue avec le temps un phénomène artistique dépassant toutes les frontières. L’UNESCO a classé la rumba au titre du patrimoine immatériel de l’humanité en mai 2021. Marqueur fort de l’identité congolaise, elle tient une place à part dans l’histoire des musiques contemporaines. Et dans l’économie culturelle de la RDC.

Du Nkumba à la rumba congolaise

Les origines de la rumba prennent leur source dans l’ancien royaume Kongo. On y pratiquait une danse appelée nkumba (nombril) parce qu’elle faisait danser homme et femme nombril contre nombril.

Au 16èmesiècle, avec la traite négrière, les esclaves africains traversent l’Atlantique jusqu’aux Caraïbes. À Cuba, leurs traditions musicales se mêlent à celles des habitants, notamment des colons espagnols. La rumba est ainsi liée au Son cubano, la première musique créole identifiée au 17ème siècle.

Dans les années 1930, cette musique latine américaine arrive sur le continent africain. Elle se diffuse alors en 78 tours et gagne en popularité, d’autant plus qu’elle a des racines africaines. Le Son cubain va inspirer les musiciens des deux Congos et donné naissance à la rumba congolaise. Des studios d’enregistrement sont fondés à Léopoldville et le musicien Wendo Kolosoy va enregistrer le premier tube de la rumba congolaise, « Marie-Louise ». Ce premier opus enregistré par et pour des Congolais officialise la naissance de la rumba congolaise.

Couple dansant la rumba congolaise.
La rumba, une danse festive, métissée et riche d’histoires.

De l’Indépendance à la SAPE

À partir des années 1960, la rumba va jouer un rôle politique avec le titre « Indépendance Cha-Cha » qui va rentrer dans l’Histoire. Joseph Kabasele, dit « Grand Kallé » est l’auteur de ce tube iconique, devenu l’hymne de l’Indépendance des deux Congos et au-delà de toute l’Afrique. Le lingala, langue du Congo, par sa musicalité naturelle, trouve toute sa place dans les paroles des airs de rumba.

La rumba congolaise évolue avec l’introduction des guitares électriques. Les guitares congolaises, dites du « soukous » auront une influence mondiale. Leurs longs solos saccadés inspirent de nombreuses musiques urbaines contemporaines. S’ouvre alors le temps des superstars comme Papa Wemba, chantre du phénomène de la SAPE, un mouvement associé à la rumba. SAPE pour Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes. Durant les années 1980, costumes luxueux et exubérants s’affichent. Des groupes comme Zaïka Langa Langa ou Viva La Musica deviennent la bande-son préférée des Sapeurs. Cependant, cette ostentation va alors à l’encontre de l’austérité des costumes africains prônés par le Président Mobutu. En 2016, le tube de GIMS Sapés comme jamais rend hommage à la SAPE et aux origines congolaises du chanteur. Quand son père, musicien, se produisait aux côtés de Papa Wemba. Aujourd’hui, le chanteur Fally Ipupa fait briller la rumba congolaise au-delà des frontières du continent africain.

La rumba congolaise, maillon de l’économie culturelle

La rumba congolaise est désormais protégée et reconnue au titre de l’UNESCO. Elle y rejoint la rumba cubaine, inscrite en 2016 et, pour l’Afrique centrale, les polyphonies pygmées de Centrafrique – en 2003 – ou les tambours du Burundi, en 2014.

La rumba se joue lors de célébrations et de jours de deuil, aussi bien dans les espaces publics, privés et religieux. Elle est accompagnée par des orchestres, des chœurs, des danseurs et des musiciens solistes, professionnels et amateurs. Les femmes auraient joué un rôle clé dans l’élaboration du style romantique et religieux.

Concert de rumba congolaise.
La rumba congolaise, une musique partagée sur les scènes du monde entier.

La tradition de la rumba congolaise est une pratique multiculturelle, métissée. Elle se transmet aux jeunes générations dans les clubs de quartier, les écoles de formation officielle et les organisations communautaires. Les musiciens de rumba assurent notamment le maintien des clubs et la formation des jeunes artistes apprentis. Ils assurent la transmission des savoirs, aussi bien la pratique musicale en elle-même que la fabrication des instruments.

La rumba congolaise tient aussi un rôle économique majeur. En effet, la formation d’orchestres permet le développement d’une forme d’entrepreneuriat culturel visant à réduire la pauvreté. Elle est considérée comme une part essentielle et représentative de l’identité du peuple congolais. La rumba se diffuse dans le monde entier et se transmet ainsi aux populations de la diaspora. Musique à forte valeur ajoutée, chargée d’histoire, la rumba permet également la transmission des valeurs sociales et culturelles de la région. Au-delà de ses intentions festives, elle favorise la promotion d’une cohésion sociale, intergénérationnelle et solidaire.

 

Définition : La notion de patrimoine culturel immatériel désigne un ensemble de traditions et de pratiques, transmises de génération en génération, qui donnent à une communauté un sentiment d’identité et de continuité.

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